(Paris)
Il y a des gens qui semblent prendre un malin plaisir à remettre en question l’ordre établi. A sortir des rails. C’est le cas de Billet d’Humeur – trois chanteurs et un DJ électro – projet ovni, quatuor de composition inédite. Parmi les trois premiers, des jumeaux, Brice et Allan, qui ont commencé ensemble à bricoler de petites musiques instantanées uniquement vocales, par économie de moyens. Entre Michael Jackson sur MTV et les disques familiaux de rumba congolaise, ils grandissent dans un intérêt partagé pour la musique américaine et les racines africaines. C’est dans leur club de foot que Brice et Allan croisent le chemin de Davy. Antillais d’origine et tout aussi déterminé à travailler son organe, il les rejoint.
Puis, le trio vocal rencontre un quatrième larron, JB, DJ électro passé par le hip-hop et la techno berlinoise, et féru de musique classique par ailleurs. En ajoutant ses platines et ses pads aux entrelacs vocaux, il donne au projet vocal de la profondeur, de la chaleur, en même temps qu’un vernis actuel.
Ainsi tout ce qui constitue le fond du groupe : un filigrane tribal, une culture rock et soul, et une volonté pop s’est mariée au cours de quelques années de pratique live. De festivals en scènes ouvertes, de la grande scène de Solidays o๠ils sont couronnés « révélation » jusqu’à l’Olympia o๠ils jouent lors de la soirée anniversaire des Musiciens du Métro (et ce, grâce aux votes des internautes), Billet d’Humeur dansent et chantent l’amour à sens unique, le rejet, le racisme, la violence dans le couple, la maladie… avec une énergie habitée sur des mélodies entêtantes et partageuses.
« Nos textes sont des points de vues. On a une écriture active, on écrit pour qu’il se passe quelque chose, c’est l’explication même de notre nom. »
Décidément, ceux-là ne font rien comme tout le monde !
Jean-Eric Perrin